La DS NOREV 1956 - 1961, par Erwan

(extrait du catalogue 1957)

La DS Norev est gracieuse, élégante, ludique. En matière plastique, elle ne déforme pas les poches, elle fait la joie des enfants et le bonheur des parents... Néanmoins elle ne souffre pas la médiocrité. Bichonnez votre DS Norev et vous en retirerez un plaisir illimité !


La DS se décline en 6 versions sur la période 56-60, se succédant chronologiquement. Cependant, les modèles étant montés à la main et parfois chez les ouvrières elles-mêmes: des fins de stocks donnent donc parfois lieu à des modèles dits de transition.

  version 1 "10A" version 2 "10B" version 3 "10C" version 4 "10D" version 5 "10E" version 6 "10F"
chassis pas de mention "échelle 1/43ème" ---------- --------> avec mention "échelle 1/43ème"    
cornets de clignotants avec touche de peinture rouge ----------> sans touche de peinture rouge      
pied milieu mince ---------- --------- -------> large  
antenne grande ---------- --------> petite    
plaque arrière plaque + feu solidaires plaque + feu non solidaires        
boite mention "modèle numéro 10" ----------- --------- -------- ---> sans mention "modèle numéro 10"
étiquette des versions "collection" bleue ----------> rouge      
existence d'une version mécanique oui ----------- --------> non    

Et, si vous avez le coeur bien accroché, sur ce lien, vous trouverez une version plus complète du tableau, avec aussi le nuancier, avec en noir les modèles dont l'existence est prouvée, et en bleu les modèles dont l'existence est probable.

 

Première version 1956 (10A)

Le châssis ne comporte pas la mention "échelle 1/43ème". Les cornets de clignotants ont une touche de peinture rouge à leur extrémité, Le pied milieu entre les portières est mince et la voiture est équipée d'une grande antenne radio. Enfin, ce qui caractérise les toutes premières DS Norev, c'est l'ensemble plaque minéralogique et feux arrière.
Sur ces modèles, la plaque est maintenue sur le pare-choc par les feux arrière formant un bloc solidaire. Cette version n'est disponible que très peu de temps, elle est donc plus difficile à trouver que la suivante.

Du côté de l'emballage, la DS19 est livrée dans la célèbre boite en carton type container (aussi appelée «boite caisse»). Dans la chronologie des boites Norev, il s'agit du troisième type de présentation. Sur le battant ouvrant décrivant le modèle, on lit « modèle n° 10 » ainsi que la couleur de la miniature indiquée au tampon.
Enfin, une étiquette « réclame » vantant le matériau de fabrication : la Rhodialite, est sertie entre le pare-brise et le pavillon. Il s'agit du deuxième type d'étiquette (toujours par rapport à l'ensemble de la production Norev). Elle est bleue et on peut y lire « Légèreté, solidité, fidélité »

Pour les couleurs, Norev essaie plus ou moins de coller à la réalité du nuancier Citroën en proposant les couleurs suivantes:

- Jaune/beige pavillon noir (AC134 champagne + AC406 aubergine)
- Ivoire pavillon noir (AC134 champagne + AC406 aubergine)

Notons au passage que sur leur période de production, les modèles jaune/beige et ivoire sont tous deux livrés dans des boites tamponnées « beige » (mais mon damné photographe a malheureusement coupé sa photo, ne comprenant pas ce qu'il devait illustrer...)


- Vert pavillon jaune tout de suite abandonné au profit du vert pavillon ivoire (AC505 vert printemps + AC134 champagne)

- Gris pavillon turquoise (AC136 gris rosé + AC137 bleu turquoise)



- Noir pavillon Turquoise (AC200 Noir + AC137)
- Noir pavillon jaune/beige (AC406 aubergine + AC134 champagne)

Ci-dessous un exemplaire Noir pavillon jaune appartenant à Marten, le fameux hollandais qui posséda la plus vieille (véritable) DS19 du monde (la numéro 32) avant de la revendre au musée Fradet pour se payer des miniatures. Cette combinaison est d'une grande rareté (un seul exemplaire recensé!).

 

Deuxième version 1956 (10B)

Celle-ci diffère très peu de la précédente, mais la plaque minéralogique arrière change. Le pare-choc arrière est évidé est c'est un petit bloc plaque + feux qui vient se loger par l'intérieur du pare-choc. Ce petit bloc est maintenu par deux petites protubérances du châssis ainsi que par la gouttière du rivet arrière (ouf !)

Couleurs : abandon du noir toit jaune et du vert toit jaune, ces couleurs sont donc extrêmement rares (2 exemplaires connus de la combinaison vert pavillon jaune). Il est d'ailleurs fort peu probable qu'elles existent en version mécanique.
Le jaune/beige reste présent, mais ses jours sont comptés. Cette configuraiton est donc, elle aussi, assez rare.

 

Version mécanique

Parallèlement aux trois premières versions, Norev propose un modèle mécanique propulsé par un petit moteur à inertie. Les couleurs sont celles des modèles dits « de collection » . Dans les faits, on trouve principalement des versions 2, très rarement des versions 3 et je ne désespère pas de voir un jour une version 1 en mécanique.

Ci-dessous le classement des mécaniques de la plus courante à la plus rare :

- Ivoire pavillon noir
- Vert pavillon ivoire
- Noir pavillon turquoise
- Gris pavillon turquoise
- jaune/beige pavillon noir

Toute autre couleur relèverait de la science-fiction...

Comme la plupart des Norev mécaniques, ces DS reçoivent les roues noires et l'étiquette Rhodialite Rouge.

ici une très belle comparaison avec un modèle "collection" de même teinte et même version.

 

Troisième version début 1957 (10C)

Cette fois-ci c'est un souci d'économie qui crée une nouvelle version, c'est en effet la petite touche de peinture des clignotants arrière qui disparaît.

C'est aussi à la fin de cette période que la DS19 (collection comme mécanique) passe à l'étiquette Rhodialite rouge double face (avec un texte sur le verso).

C'est avec cette troisième version que s'achève la production de modèles mécaniques. Très vite les DS19 et Dauphine Renault (qui utilisaient le mêmes bloc-moteur), sortiront du catalogue. Les autres modèles mécaniques (aux châssis en tôle) produits depuis plus longtemps, ainsi que les Citroën 15-6 « Police » et Ford Vedette « Ambulance » resteront encore un an de plus au catalogue.

 

Quatrième version milieu d'année 57 (10D)

Nouveau changement commun à toute la gamme Norev: la petite antenne (ou antenne courte) tente naïvement de nous rapprocher de la réalité...

D'autre part, et ce assez rapidement, le châssis mentionne « échelle 1/43ème », on trouve donc certains modèles de la quatrième version alternativement avec l'ancien ou le nouveau châssis.

En termes de couleurs, le gris semble disparaître. Aux noir, ivoire et vert, viennent s'ajouter:

- Orange caramel au pavillon ivoire
- Jaune vif pavillon noir
- Bleu (tirant sur le gris) pavillon noir
- Vert turquoise au pavillon noir (cette dernière couleur étant très rare).

Notons également que les modèles Ivoires de cette version sont livrés dans des boites tamponnées « blanc ». (ici une comparaison avec une version 2 d emême teinte: grande antenne, étiquette bleue, et boite tamponnée "Beige")


Cinquième version fin d'année 57 ou début d'année 58 (10E)

Le moule est maintenant retouché, et le pied milieu perd sa finesse.

Cette fois-ci de grands changements apparaissent dans le choix des couleurs. Noir, ivoire et vert disparaissent. Restent le jaune vif pavillon noir et l'orange caramel qui se voit maintenant pourvu d'un pavillon jaune, puis noir. Norev réussit un tour de force en sortant le bleu delphinium avant Citroën, mais se trompe en lui donnant un pavillon jaune. On note enfin un bleu clair au pavillon noir.
A noter que le « bleu delphinium » (ou violet) est très instable, assez vif quand le modèle est resté neuf, il s'éclaircit sous l'action de la lumière, et le plus souvent présente des marbrures. Il est livré dans une boite tamponnée : mauve.

pour illustration, le "petit pied milieu" des versions précédentes était ainsi:

 

Sixième version du milieu de l'année 58 à 1960 (10F)

Paradoxalement, cette dernière version, qui aura une existence plus longue que les autres, est plus difficile à dénicher que les classiques ivoire, verte, grise et noire plus anciennes. Ceci s'explique par le fait que la production des versions deux et trois avait été tellement importante que les commandes de DS s'étaient furieusement ralenties... Damned !

La version 6 se caractérise par l'absence d'antenne.

La boite change par ailleurs entre la fin de la version 5 et la version 6: s'étant laissée déborder dans le classement de ses modèles, Norev fut contraint d'abandonner pour un temps sa numérotation. La boite ne comporte donc plus la mention : « modèle n° 10 ». On trouve parfois, comme ci-dessous à droite, des versions 5 (avec antenne) en boite de version 6.

Pour en revenir à la version 6, il est possible que la teinte bleu clair pavillon noir soit différente de celle la version 5. Il est cependant parfois difficile de juger, la Rhodialite étant sensible aux UV, les couleurs ont tendance à jaunir ou pâlir.
On trouve cette ultime version en :

 - Lilas clair (ou violine) avec un pavillon jaune et plus rarement avec un pavillon bleu. Cette couleur très fragile devient presque blanche sous l'action de la lumière... Donc si vous trouvez une DS Norev blanche retournez la et vérifiez l'intérieur de la caisse...
 - Jaune vif pavillon noir
 - Orange rosé au pavillon bleu, pas si courante finalement.

Vous noterez au passage que la bleue est en version 6 (sans antenne), mais en boite version 5 (avec inscription "modèle numero 10"). L'évolution des NOREV et les divers modèles de transition est décidément presque aussi bordélique que celle des vraies DS!

 

Les Norev/Joma et le circuit Electro-route

Marc Soquet, habitant dans l'Ain (ce qui n'a aucun lien de cause à effet avec ce qui suit), eut l'idée de créer un circuit auto-routier. Il créa sa firme JOMA qui concurrença sans succès Jouef, Scalextric, Circuit24 etc... Dans les années 60.
En 1957, cet homme de goût utilisa ce qu'il trouva, et commença par transformer des automobiles de la marque Quiralu. Mais ces dernières avaient un énorme défaut : elles étaient en zamack, ce qui les rendait très lourdes. Il se tourna alors vers Norev qui allait lui fournir des automobiles à transformer : des Versailles, des Mercédès de compétition des Alfa-Romeo Giulietta et surtout ... des DS19

La très grande classe quoi !!! Imaginez un seul instant les yeux émerveillés du bambin recevant un circuit avec une petite Citroën qui roule toute seule !

Les Joma auront deux types de moteurs : un gros puis un petit. On peut dater les versions gros moteur de 58/59 et les versions petit moteur de 59 à 61, année de l'abandon  par la firme du circuit « Electro-route ».

Pour les couleurs, rien de précis, Joma utilisant des modèles finis, il n'y eut pas forcément de cohérence chronologique. Ainsi, on trouve :

 - Une verte pavillon ivoire version 2 ou 3
 - Des oranges pavillon jaune et bleu delphinium pavillon jaune version 5
 - Une orange rosé pavillon bleu version 6
 - Une jaune pavillon noir version 4 ou 5
Et enfin sur le catalogue d'époque... En noir et blanc, on devine une noire pavillon turquoise version 2 à 4 donc.

Après 1960

Et après me direz-vous...
Et bien après, Norev va devenir la marque que l'on connaît. Le succès sera retentissant jusqu'aux années 70 où la concurrence de la télévision, des jouets issus de séries et dessins animés et autres ordinateurs balbutiants, sonneront définitivement le glas des petites autos qui avaient fait le bonheur de plusieurs générations de garçonnets.
Des voitures plastiques, donc toujours avec cette image un peu bas de gamme par rapport aux jouets en métal, mais d'une telle qualité de finesse dans la réalisation que la marque recevra des distinctions telles que la coupe du « bon goût français » et le label « qualité France » !!!

Plus prosaïquement, en ce qui concerne la DS, on peut encore citer ici une septième et une huitième version puisqu'il s'agit du même moule de base...
A la fin de l'année 1960 ou au début de l'année 1961, Norev propose la nouvelle DS19 celle dite aux « ailes cendriers ». On peut regretter que le moule servant à cette miniature soit celui de la précédente, car enfin, une DS « cendriers » « ailes courtes » avec les catadioptres 55 ça ne fait pas très sérieux. Hormis cette petite étourderie, cette DS 1961 bénéficie de gicleurs de lave-glace (ce qui rend tout de suite la voiture beaucoup plus réaliste, si si si), et d'un intérieur conforme avec le macaron sur la boite à gants. Enfin le gros truc, c'est la Servo-direction (breveté SGDG).

 

Chronologiquement, les modèles à pneus noirs sont les plus anciens. Viennent ensuite les versions aux pneus à flancs blancs. La boite « écrin transparent » n'a d'abord pas de numérotation puis, en 1962, elle reçoit le n° 48 inscrit sur le socle.

Fin 62 le moule sera enfin remanié pour la version deuxième nez. La DS conservera un temps très court la servo-direction, le pied milieu sera encore élargi.
A la fin des années 60, avec le troisième nez, la DS aura des ouvrants et elle finira sa carrière chez Norev dans la série Jet-car en zamak de 1972 à l'aube des années 80.

Parallèlement, dans les années 60, à l'époque du dernier déménagement dans l'immense usine de la rue Decomberousse (un des plus gros vivier d'emploi dans la région à l'époque) Norev produira un break ID19 et un cabriolet DS19 deuxième nez particulièrement réussi.


Sur ces dépliants s'arrête la stupéfiante contribution d'Erwan au site.

Place maintenant à un peu de déconnade parce que c'était quand même parfois un peu aride, non?

Dr Danche.

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