Les feux de recul, par le Docteur Danche

Il s'agit de feux qui s'allument quand on enclenche la marche arrière, que la DS a adopté très tardivement, en retard très net par rapport à de nombreuse voitures, même de classe inférieure: la 504 les a eus dès sa sortie en 68, la R16 TS dès 69 et la GS club dès sa sortie en 70! Une Ford vedette avait déjà un feu de recul en 1951 et une Jaguar XK120 en 1948.

 

Mais ce dispositif est-il vraiment utile à quelque chose?

Les avis sont partagés et le Dr Danche, animé par son honnêteté intellectuelle légendaire, vous offre les deux points de vue:.

 

L'avis de l'urbain:

On est là face à un gadget tout de même moyennement utile, car si vraiment une marche arrière est si dangereuse pour les piétons, pourquoi ne pas installer plutôt un son strident, comme sur les camions de BTP? J'imagine d'ici l'ambiance sonore dans les parkings de supermarché, surtout avec la surenchère inévitable qui amènerait des sons "tuning". Je dois dire qu'entendre la cucaracha à chaque créneau, ça mettrait une autre ambiance dans nos banlieues...

 

L'avis du rural

A la campagne, nous avons encore aujourd’hui (et encore beaucoup plus il y a 50 ans!) presque quotidiennement des marche arrière à effectuer de nuit dans des endroits non éclairés (moi chaque fois que je rentre chez moi de nuit). Dans ce cas, les feux de recul sont extrêmement utiles. Le bip proposé de façon incongrue par l'urbain (peu évolué) ci-dessus ne servirait à rien...

Mon père, médecin en montagne, a toujours monté sur les 2CV qu’il utilisait pour travailler (il prenait la finition de base mais rajoutait toujours dès la livraison un volant accessoire en plastique à la place de celui en métal (pour une question de confort thermique), un plafonnier (pour lire le carnet de rendez-vous) et un feu de recul commandé par bouton au tableau de bord afin de pouvoir faire parfois de très longues marche-arrières de nuit (lors de manoeuvres mais aussi lorsqu’il rencontrait un arbre ou un rocher tombés en travers d’un chemin de montagne, ou encore lorsqu’il butait sur une congère trop haute pour pouvoir la franchir).

 

Mais brisons là pour aborder maintenant les évolutions de ce dispositif sur la DS.


Le plus fort, c'est que ces feux, apparus en 72, ont trois versions différentes, pour les trois dernières années de production...

Ces feux sont les mêmes pour tous les modèles de la gamme "D", à l'exception notable de la DSpécial, qui n'a jamais de feux de recul.

 

Septembre 71 - Décembre 72

Les feux de recul apparaissent au millésime 72, en Septembre 71.

Ces premiers feux sont orange, de marque Cibié, et leur verso est chromé.
Du 1er Janvier 73 à fin Mai 73

 

Un changement dans la réglementation impose ensuite des feux de recul blancs au 1/01/1973.

Citroën installe alors ce modèle Cibié.

De Juin 1973 à fin de production (1975)

En Juin 1973, la marque du feu change: le fournisseur devient Gelbon.

Par rapport aux Cibié, ces feux sont moins hauts et plus longs.

  NB: d'après le catalogue des pièces détachées et certains témoignages, les Cibié ont en réalité été aussi maintenus, en parallèle des Gelbon (le terme "TT" signifie "tous modèles", XT étant pour l'export). Ils sont néanmoins moins répandus.  
   
 

Au dernier moment, j'ai un remords, alors je précise:

il y a évidemment deux feux de reculs identiques à chaque fois (un à gauche, un à droite), même si j'ai zoomé sur le feu gauche dans mes photos.

 

Pour tout vous dire, c 'est cette photo qui m'avait fait culpabiliser...

  Nb: pour les breaks, voici les deux modèles de feux arrière (ambre: Sept 71 puis blanc: 1/01/73), déjà présentés dans le dossier sur les feux arrière.