l'ambulance ID20F 1975 de Captain Molaire

Ou plus exactement: l'ambulance ID20F 1975 de Captain Molaire et son copain Christophe. Mais laissons le Captain nous raconter quelques souvenirs de guerre:

"A l'époque de l'achat, en Janvier 86, j'avais 22 ans et Christophe 21. Nous l'avons achetée à 50/50 à Annonay, pour 10 000 Francs, une somme pour nous à l'époque.

Elle avait 16000 kilomètres, et quelques bosses disgracieuses, nous lui avons donc offert un voile de peinture. Elle a depuis fait tous les ICCCR, Euro Citro, sorties de notre club de l'époque (IdealeDS) sans aucun problème! Elle fonctionne a merveille, un vrai bonheur."

Voici quelques photos datant de l'époque de l'achat.

 

le Captain continue:

"Son histoire: elle a été commandée par les usines Berliet de Lyon. Ensuite elle est arrivée à Annonay (capitale du car depuis 1930) dans les usines Renault ex Saviem.

Je ne sais pas l'année de son arrivée dans notre région, sûrement après le rachat de Berliet par Renault. Sur Annonay elle servait a transporter les éventuels blessés de l'usine. Elle n'était pas très appréciée par les infirmières, freinage trop brutal a leur goût, d’où les bosses sur la carrosserie. En 86 l'usine décide de la vendre via un garage Renault. Tu connais la suite."

 

Et voici de nos jours les deux compères propriétaires.
Une vie au grand air et des goûts simples leur font toujours paraître 20 ans.

La voiture est de 1975, son numéro de série est 8 414 154, et il y a pas mal d'interrogations sur les breaks du dernier millésime.

Notamment on dit souvent qu'il n'y a plus de numéro de coque sur la dernière année de production des breaks.

C'est vrai qu'il n'y a plus de plaque rivetée.
Mais regardons de plus près sur cet exemplaire préservé.
Eh oui, voici le pot aux roses. En réalité en fin de production, le numéro de coque était une vague étiquette collée dans un coin. Elles ont forcément presque toutes disparu... Au niveau étiquettes, on trouve aussi celle-ci sur l'aile avant: c'est donc Currus qui a carrossé ce break en ambulance.
Le Captain et Christophe ont d'ailleurs à ce sujet une série de documents intéressants.

Cet autre document, par exemple, nous apprend l'existence de cet intermédiaire de commercialisation: la Camiva, qui existe d'ailleurs encore (http://www.camiva.com/)

Le PV des Mines reste celui d'une ID20F standard.  
La voiture du Captain a été livrée en Janvier 75 avec ces documents de bord Citroën qui dataient un peu tout de même. Pour autant, la notice d'Avril 74, sur break, est la plus récente répertoriée. Voyez ce recensement.
Mais foin de paperasses, passons à la bête et bavons un peu.
40 000km d'origine.
La vue de profil permettra aux plus observateurs parmi vous de comprendre où est localisé l'autocollant "Currus".
Le compartiment arrière: rien ne manque, même pas la bouteille à oxygène. ...ni le lot de bord!
Chaque intervenant dans le processus a laissé sa trace: Carrier pour le brancard. Grégoire pour la suspension du brancard.
Passons au toit. une vue inhabituelle de l'intérieur du toit surélevé translucide. L'écrou papillon au plafond sert à accrocher les bouteilles de serum.
Il y a un gros rond sur le toit surélevé, c'est l'embase d'un aérateur qui était en option. La finition est carrément approximative au niveau ciel de toit sous le gyrophare...
Approximative. Et même sommaire. Indigente. Pitoyable. Déliquescente. Laxative. Les qualificatifs ne manquent pas. Franchement, quelle honte d'avoir osé commercialiser un truc pareil.
On passe à l'éclairage spécifique ambulance: feu rotatif ...et feu latéral
Le feu rotatif est du Hella. Là encore, le Captain peut produire les documents d'accompagnement.  
Quelques détails encore: les rideaux de courtoisie. Une fois le brancard évacué
Le marquage été/hiver du filtre à air des dernières années. Pourquoi diable avoir mis uniquement à cet endroit des langues étrangères?

Ce sont bien les poignées 75, plus arrondies, style GS. Curieusement, on ne les rencontre pas toujours sur les breaks millésime 75.

Une photo pour le dossier tapis de sol.
J'adore les tapis de sol.

On remarque les boutons spécifiques klaxon et gyrophare.
Les amateurs apprécieront: la plaque de chauffage est toujours sous plastique de protection. En bas à gauche on voit aussi la chaine de commande de la trappe du radiateur. Tout ça est expliqué dans ce dossier.

 

Le dispositif de chauffage grand froid circule par des tuyaux dans le longeron côté passager, dont le départ est masqué par ces tôles supplémentaires. La chainette commande ce ressort qui ferme entièrement ou partiellement la trappe dans le radiateur.
Ici les supports d'aile arrière. Ils sont gris, mais je crois que sur berline ils sont noirs. il y a plusieurs générations de cette pièce, mais je n'ai pas encore creusé. Si l'un de vous est spécialiste, qu'il m'écrive!
Au niveau des garnissages, on est dans la configuration classique pour les breaks des années 70, avec des poignées métal, et un panneau avant à gros accoudoir type DS. ..et, pour ambulance ou familiale, un panneau arrière lisse.
Avec à la clé cette superbe photo Danchotron. ..que l'on peut comparer avec cette autre ambulance contemporaine, qui, elle, a des poignées plastique et des panneaux de portes targa type DSuper, et que je crois aussi d'origine. Ca reste un mystère pour moi de savoir si oui ou non ces deux types de finition coexistaient sur les derniers breaks.
Je finis par cette superbe photo du bas de caisse, et j'en profite pour lancer un appel: je veux faire pour le site le dossier technique sur les garnitures de bas de caisse (ici c'est nu, c'est une ID). Si vous avez de bonnes photos de modèles d'origine, je suis preneur, car j'ai très peu de photos dans cet angle. Enfin, pour tous ceux que le sujet des ambulances Currus passionne, je signale sur ce lien externe le très bon recensement du Citroën Club du perche, portant sur les Currus CD240 et CD250, modèles plus invraisemblables encore que le déplaçoir du Captain.