DS19 Champagne intérieur bleu 1956 (suite)

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Alors alors?

Votre explication pour ce gris bleu barbouillé partout?

Débile? Non. Probablement historique.

L'explication que je retiens, proposée par mon ami Carter, est lumineuse, et vous la trouverez décrite par le menu dans le livre "Citroën, les secrets du bureau d'étude", que je vous recommande chaudement.

Voici donc les pages qui lèvent le mystère...
C'est une interview de Paul Baert, apparemment une sorte d'OSS 117 de la mécanique.

 

Eh oui, la voiture est très probablement une de ces DS restées stockées et "maquillées" par l'équipe de la maison mère venue en 1957 secourir la filiale USA....

L'affirmer, bien sûr on ne le peut pas. On peut juste dire que tout concorde. Sur trois années d'utilisation, 1956-1960, qui serait venu repeindre vite fait tout le compartiment moteur? Mmm?

Au final, Greg a nettoyé le moteur, et tout remis en place, en gardant scrupuleusement ces barbouillages en bleu, considérant qu'ils ont valeur de témoignage de l'histoire de Citroën aux USA.

Au passage, que veut dire au juste Baert quand il nous dit qu'il lui a fallu mettre des "joints Franit"?

D'après mon ami Carter, l'explication est en haut à gauche de cette image. On y voit la pièce D 444-85, utilisée au seul millésime 56. Puis au millésime 57 elle devient DS 444-85, accompagnée de la toute petite pièce 4922-s: les joints sont devenus amovibles. Sur les toutes premières Ds, on changeait la plaque entière, et ça faisait partie des pièces qui n'étaient pas au point et créaient des fuites.

Sur cette DS numéro 4086 arrêtée en 1960, Greg et Carter ont retrouvé certaines de ces pièces aux joints intégrés.

Et maintenant, en voiture pour la deuxième histoire magnifique. Dans la boite à gants, une pellicule photo, non développée.

Elle est datée du dernier voyage de la DS. En 1960.

Les photos seront elles voilées?

Non.

 

Et Greg a remonté la filière, a pris contact avec ce jeune garçon, qui lui a raconté les voyages dans les ranchs du Nouveau Mexique, à la fin des années 50, en DS.

Et les randonnées dans le désert des Mojaves en Août 60.

Le tout dans une voiture étrangère pas au point, sous un soleil de plomb, sans le moindre réseau d'assistance.

Ca laisse rêveur.

 

Et on finit par cette video des premiers tours de roue, ce reportage avec comparatif avec une Tesla et un set de photos de fin de restauration.

Un grand merci à Greg pour cet ensemble qui m'a fait rêver pendant tous les mois de sa restauration, que j'ai vu progresser pas à pas..

Restauration, ou plutôt "préservation", Greg ayant suivi la philosophie de remise en condition en gardant létat d'origine exposée ici: http://www.survivorcollectorcar.com/

Au passage, Greg reste demandeur d'un tuyau pour refaire le boudin de ciel de toit à l'identique de ces premiers modèles, tuyau que je n'ai pas su lui fournir.



 

Et j'ai finalement retenu cette photo pour le Danchotron...

Outre les multiples détails des toutes premières DS, la photo nous montre un mystère resté intact sur l'histoire de la voiture: on dirait qu'il y a un écart de vieillissement entre sièges et banquettes, comme s'ils n'avaient pas été mis sous housses en même temps. Pourquoi?

 

"Au revoir... à bientôt", comme ils disaient dans les cités d'or.