Un mois, un garage, par le CESCQUAL: les Ets Ricou

Ricou est un nom myhtique pour les Citroënistes, mais je n'ai hélas pas pu reconstituer toute son histoire, nul doute que les lecteurs de cet article pourront m'y aider, alors si vous avez des compléments, n'hésitez pas: mailto: docteurdanche@orange.fr

 

Les activités multiples de F Ricou.

F. Ricou est déjà garagiste avant la guerre de 14, il s'engagera avec Citroën dans les années 20, avec les succursales Citroën Savoyardes, Grenoble et Chambéry.

F. Ricou explorera les différentes facettes de l'aventure automobile, avec une prédilection pour le réseau d'autocars.

Ricou vous emmène à la montagne, à la mer, à Nice, Monaco, à la grande Chartreuse...

Ici les bureaux à Nice

L'endroit a survécu, 4 rue du Marechal Joffre et c'est toujours un départ d'excursions!

Les voyages Ricou iront même au delà de l'automobile...

 

 

La transmission aux fils.

Entre les années 30 et les années 40, il y a un changement dans les factures Ricou.

Avant-guerre on parle de "F Ricou".

Ensuite, on parle des "Etablissements Ricou".

Par un faisceau de déductions dont la rigueur laisserait rêveurs les enquêteurs de l'affaire Gregory, je pense avoir compris que deux frères ont pris le relais. L'un à Grenoble, et l'autre, André, à Chambéry.

André est celui dont on parle souvent, carrossier surdoué et pilote de rallye à ses heures.

 

Les carrosseries spéciales d'André Ricou sur base de DS.

J'avoue ne pas avoir réussi à reconstituer avec certitude les dates et les différentes versions de coupés Ricou, les sources se contredisent.

Je vous offre toutefois ces quelques photos peu connues de l'un d'eux.

 

Il y a aussi eu la première barquette Ricou.

Dont une belle évocation a été construite récemment.

il y a eu également une préparation unique sur base de 2CV dans les années 50. Cette voiture a fini sa première vie sous un arbre durant pratiquement 20 ans avant de finir chez un ferrailleur qui l'a mise sur son tas de ferraille à recycler... mais un jour un Suisse prénommé Jean, est passé par là, a vu la voiture et l'a rachetée.... il lui aura fallu 15 années pour la restaurer. Aujourd'hui elle fait les rassemblement en Suisse

On remarquera le volant Nardi, et ce n'est pas innocent... c'est en effet Nardi qui a dessiné la 2CV Ricou

Et enfin il y a eu la barquette Ricou transformée à partir de la DS millésime 56, numéro de série 00081, une des toutes premières (vous avez la liste des DS 1956 survivantes ici), qui a survécu, conservée par la famille et la passion du fils d'André Ricou.

J'ai trouvé cette video sur Internet: https://www.youtube.com/watch?v=KUBGGrOVCnA

Elle nous indique que cette barquette aurait gagné le Criterium Neige et Glace en 1960, ce qui est sans doute vrai, mais je ne sais pas dans quelle catégorie.

Par contre, René Trautmann, Grenoblois d'origine, a bel et bien remporté en 1959 la catégorie C du 6ème criterium Neige et Glace, avec son ID19, numéro 14, dont on m'a dit qu'elle avait été préparée par André Ricou.

Cette photo de la voiture victorieuse a été prise dans l'un des deux garages Ricou, je ne sais pas si c'est Grenoble ou Chambéry.

Je n'identifie pas la deuxième voiture, numéro de concurrent 5, mais à voir la custode, ça ressemble furieusement à un essai de transformation de berline par Ricou.

André Ricou engagera aussi cette autre voiture dans ce Criterium, l'année suivante, je pense.
Et je pense aussi que c'est un de ses coupés, sans en être absolument sûr.

 

Les traces des garages Ricou: Grenoble

A Grenoble, cette jolie plaque ne laisse guère de doute sur l'adresse du garage, 23 Cours Jean Jaurès.

Mais quand je regarde cette adresse, ici, je reste perplexe, on suppose que le garage est le grand batiment derrière.

Quoi qu'il en soit, le garage déménagera ensuite du centre ville pour rejoindre la zone industrielle.

Et le site sera ensuite racheté par la ville pour créer Biopolis, un centre de recherche sur les sciences de la vie, la roue tourne.

 

Les traces des garages Ricou: Chambéry

D'Octobre 1930 à Juin 1931, F Ricou fait édifier la succursale de Chambéry, sur plans de Maurice-Jacques Ravazé.

Les lecteurs fidèles de ma rubrique sur les garages Citroën auront reconnu le style 1925-1930, très typique, dont on a vu plusieurs exemples ici

Le 4 Juillet 1953, lors de la visite de Vincent Auriol, qui s'arrête à Chambéry et y prononce un discours à l'occasion de l'inauguration du barrage de Tignes, le garage est bien encore là et dans ses volumes originels.

Voyez plutôt cette jolie aquarelle de M Gougain inspirée d'une photo d'époque que je n'ai pas.



Aura-t-il survécu de nos jours?

Le coeur vibrant, allons vite à Chambéry, à l'angle des rues Claude Martin et François Charvet, ici.

Ouhlà.

Pas folichon, le coin de rue.

Sur le côté, il y a quelques vestiges.

Mais enfin, QUI a fait disparaitre la magnifique façade de Ravazé, élégante et lumineuse?

La réponse avec ce magazine d'architecture datant de 1958.

C'est de cette époque que date la "modernisation".

Et les transformations ultérieures ont encore empiré les choses.